samedi 17 mars 2012

La plus grosse poitrine du monde


Récemment, Sheyla Hershey, une brésilienne âgée de 32 ans revendiquait avoir la plus grosse poitrine du monde. Visiblement, cette femme fait encore plus fort dans la course à la plus grosse poitrine du monde et exhibe fièrement ses vidéos sur Internet. Regardez c'est impressionnant :


La taille du pénis rétrécit


Une récente étude scientifique menée en Italie montre que les jambes et les bras des hommes ne suivent pas la même évolution que la taille du pénis qui réduirait d'année en année.

La taille du sexe des hommes du 21e siècle a, en moyenne, un centimètre de moins que celui des hommes du milieu du 20e siècle. En effet, en 1948 si la taille moyenne était de 9,7 cms, elle n'est plus que de 8,9 cms en 2012. Ces évolutions seraient dues aux changements environnementaux.

L'étude s'est basée sur un échantillon de plus de 2000 personnes âgées de 19 ans.

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Politiquement correct : Sommes-nous les rois de la langue de bois ?


Le politiquement correct s'est répandu en France, notamment dans le domaine de la santé. Une pratique qui n'est pas sans poser problème.



Personne à mobilité réduite, à sexualité alternative, enfant différent... Apparu dans les années 1960 aux Etats-Unis, le politiquement correct a été inventé pour lutter contre toute stigmatisation d'un groupe de personnes en fonction de ses caractéristiques.
Depuis, il a fait son chemin dans de nombreux domaines de la société.
Une infantilisation de la société
En France, son usage remonte au début des années 1990. Sous couvert d'humanisme, il est alors de bon ton d'employer ces néologismes. Le champ lexical de la santé est particulièrement propice au politiquement correct. Des termes qui pourraient heurter les sensibilités sont peu à peu remplacés.
Les aveugles deviennent des non-voyants, l'avortement se transforme en interruption volontaire de grossesse. On évoque une longue maladie à la place d'un cancer et on parle d'accélération de fin de vie plutôt que d'euthanasie. Un vocabulaire pointé du doigt par certains qui dénoncent une infantilisation de la société. Celle-ci serait devenue incapable d'affronter des propos trop directs.
« Il y a une tyrannie de la transparence aujourd'hui. Cela fait débat. Je ne suis pas persuadée qu'on ait envie de tout entendre. C'est aux soignants de percevoir les signaux. Ils doivent pouvoir formuler des messages graves en adéquation avec la capacité psychologique de leurs interlocuteurs à les entendre », nuance Joanna Nowicki, professeur en sciences de l'information et de la communication à l'université de Cergy-Pontoise.
Un conformisme de la pensée
En attendant, de l'autre côté de l'Atlantique, où le politiquement correct est largement entré dans les mœurs, certaines dérives sont apparues. Aux Etats-Unis, qualifier un patient d'obèse (au lieu de personne différemment proportionnée), d'alcoolique (personne à sobriété différée) ou de drogué (personne présentant une conduite addictive, terme d'ailleurs à la mode dans l'Hexagone) peut vous créer des ennuis, voir des poursuites judiciaires.
Joana Nowicki reconnaît qu'il faut rester vigilant. « La grande dérive c'est l'auto-censure. Quand l'usage de mots pour qualifier un groupe de personnes - femmes, handicapées - devient obligatoire, il y a danger. Cela revient à imposer une manière de voir le monde. C'est une normalisation, un conformisme de la pensée », explique-t-elle.
Les rois de la langue de bois
Cependant, en France, nous sommes aujourd'hui encore assez loin des pratiques américaines. Si certains mots sont passés dans le langage courant, d'autres peinent à prendre racine. « La culture française s'adapte assez mal au politiquement correct. L'esprit français aime bien jongler avec la langue, avec l'implicite. En France, on dit sans dire mais en disant et seul un milieu averti comprend. Nous sommes plutôt dans la langue de bois », analyse Joanna Nowicki. La spécialiste rappelle d'ailleurs que les professionnels de santé ont toujours employé un vocabulaire jargonnant.
Autrefois, les médecins communiquaient ainsi entre eux en latin afin que les non-initiés ne les comprennent pas. Un autre problème...
Judith Korber

Hey, Marine Le Pen ! Le planning famillial, « c’est un refuge »



Nouvelle annonce détonante de Marine Le Pen : exit les IVG dans les hôpitaux si la candidate est élue aux élections présidentielles. La chef de fil frontiste considère cette pratique médicale comme « un avortement de confort ».  Mais est-ce un confort de frapper à la porte d’un établissement lorsqu’on est perdue ?



Avoir une vie sexuelle épanouie n’est pas simple. On a tous des doutes. On est tous concernés par des contraintes. Les mœurs évoluent mais le sexe reste un sujet tabou. Heureusement, contraception, avortement, sexualité sont des thèmes abordés sans crainte dans les plannings familiaux. Ces centres médicaux informent et prennent en charge tous ceux qui s’y rendent.

Le Mouvement Français pour le Planning Familial

La devise de cette association ? Liberté, égalité, sexualité. En fait, c’est un lieu de parole concernant la sexualité et les relations amoureuses. Son but ? « Que chaque homme et chaque femme, jeune ou adulte, vive dans le partage, le respect et le plaisir », affirme-t-on sur le site internet dédié. Une permanence est proposée le lundi de 14 h à 19 h, le mardi de 11 h à 13 h et le jeudi de 12 h à 15 h. Gratuit et anonyme, le centre permet aux personnes aux faibles revenus d’accéder aux mêmes services que tout le monde.

Qu’en est-il vraiment ?

Pour le savoir, rendez-vous au Planning situé rue Vivienne dans le XIIIème arrondissement de Paris. Sur un plan il est indiqué près de la place de la Bourse. On imagine donc un endroit chic. Mais plus on s’en approche, plus on s’engouffre dans des rues grises aux murs sales et abîmés. Caché dans un immeuble, le centre ne se remarque pas pour celui qui ne le cherche pas. Des escaliers en colimaçon et un couloir étroit mènent à une porte rouge vif. Un contraste dans cet univers obscur. Lorsque la porte émaciée s’ouvre, la différence s’accentue : on découvre  une salle lumineuse et bien organisée.

Midi tapante. Les visiteuses affluent. Face à l’effervescence, le personnel du centre reste d’un calme imperturbable. Eve, 27 ans, est conseillère conjugale. Aujourd’hui elle se charge de l’accueil. Le décor austère de l’extérieur disparait. Il est remplacé par des murs d’un blanc éclatant, « une salle d’attente féministe » avec une documentation foisonnante sur différents thèmes (relations dans un couple, violence conjugale ou encore contraception). L’attente est longue mais l’accueil est chaleureux. Les femmes sont mises en confiance. Ici on est écouté, il n’y a pas « de jugement de valeur ». Aimer sans peur, équilibre du couple, maternité heureuse, sont des slogans affichés de part et d’autre dans la salle.

Un paradoxe s’impose.

On affirme que « la parole est libérée ici ». Le personnel, très accueillant, répond « sans problèmes » aux questions qui lui sont posées. Il met en confiance les femmes mais n’en manifeste aucune envers les journalistes. Lorsqu’il s’agit de poser des questions précises aux visiteuses (les premières concernées) le ton change. La surveillance se renforce pour une raison étrange. «Il faut quelqu’un avec vous pour superviser tout ça», nous dit-on. Est-ce par peur de faire fuir ces femmes un peu perdues ? Aussi StreetGeneration est-il contraint de recueillir les témoignages à l’extérieur du Planning Familial. «On est perdu», confient Alexandre, 17 ans et Violaine, 16 ans. « La seule solution qu’on a trouvée pour savoir ce qu’on doit faire, c’est le Planning», ajoutent-ils. Violaine est enceinte d’Alexandre et n’ose en parler à personne, « surtout pas aux parents ».

On se rend vite compte de l’importance de ces centres. or les difficultés financières sont permanantes. La menace d’une baisse des subventions publiques plane. En 2009, 49 % des financements accordés devaient être retirés en conséquence d’une réforme. C’est pourquoi, le Mouvement Français pour le Planning Familial a gelé les accords avec le gouvernement Manifestations, rassemblements, pétition (200 000 signatures au total) ont porté leurs fruits. Mais cela reste une bataille permanente.

Imaginez la sexualité des filles, des beurettes notamment, dans les banlieues. Elles ont entre 15 et 20 ans. A l'école, il y a des cours d'éducation sexuelle. Mais ils sont mixtes. Souvent, les garçons rigolent. Ils ne craignent pas de tomber enceinte, rares sont ceux qui se préoccupent de contraception. Quand ces filles ont un petit ami, elles voudraient prendre la pilule, discrètement, sans le dire aux parents. A qui en parler ? Aux professeurs ? Difficile. Parfois, l'infirmière scolaire les aide. Mais pas toujours. Et puis, dans les centres d'apprentissage, bien souvent il n'y en a pas. Où aller ? Des études montrent qu'en France, pour quatre filles sur cinq, le premier Planning familial est à 100 kilomètres. Quand elles s'y rendent, elles peuvent se faire repérer par un proche. Parfois, comme dit Jeannette Bougrab, la secrétaire d'Etat à la jeunesse, "elles sont considérées comme des putes", subissent des pressions. Les grands frères. Les voisins. Finalement, beaucoup se retrouvent enceintes. Puis se font avorter. Une galère souvent. Un gynécologue-obstétricien, Israël Nisand, vient de remettre un rapport alarmant au ministre de la santé. 90 000 jeunes femmes de 17 à 25 ans ont subi une IVG en 2010. 12 000 mineures de 15 à 17 ans. Il parle d'"irresponsabilité collective", de "sujet tabou", de "dispositifs inappliqués". Il appelle les laboratoires pharmaceutiques et la Sécurité sociale à joindre leurs efforts pour rendre la pilule gratuite. Il conseille la généralisation d'un "forfait contraception" anonyme pour toutes les jeunes filles, même mineures. A ce jour, le ministre Xavier Bertrand ne veut "rien entendre", dit Nisand. Pourtant, il faudra bien qu'un jour les vieux politiciens l'acceptent : les jeunes voudraient baiser tranquillement.

samedi 3 mars 2012

Sexe, drogue... : Costa Crociere dément les accusations d'une ex-salariée

La compagnie Costa Crociere a démenti vendredi le témoignage d'une de ses ex-salariés, qui a décrit une atmosphère de débauche à, affirmant que cette personne avait dû dans le passé être «débarquée pour motifs disciplinaires». Le quotidien La Stampa a publié jeudi le témoignage qu'une infirmière, ex-employée de la compagnie, a livré aux enquêteurs sur le naufrage du Costa Concordia le 13 janvier. SUR LE MÊME SUJET Sexe, drogue, alcool : des ex-salariées accablent Costa Croisières Selon le quotidien, elle a affirmé que «la corruption, la drogue et la prostitution» régnaient à bord des navires de la compagnie Costa.
«Les officiers et l'équipage étaient très souvent saouls», affirme Mery G., qui a travaillé sur le Costa Concordia pendant deux mois en 2010 avant de démissionner, dans un témoignage publié par le quotidien mais qui n'a pu être confirmé de source indépendante. «On se demandait souvent pendant les fêtes qui sauverait le bateau s'il y avait une urgence», a-t-elle raconté, ajoutant avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d'un membre d'équipage «complètement drogué».


Deux ex-employés de Costa Croisière ont livré des témoignages accablants sur la compagnie dans l'enquête sur le naufrage du Costa Concordia le 13 janvier. 

«J'ai vu de mes propres yeux des officiers prendre de la cocaïne» Un autre témoignage provient d'une ex-infirmière, Valentina B, qui a travaillé, également en 2010, sous les ordres du commandant Francesco Schettino, à bord d'un autre bateau, le Costa Atlantica. Selon elle, «la corruption, la drogue et la prostitution» régnaient à bord. «J'ai vu de mes propres yeux des officiers prendre de la cocaïne», assure-t-elle, dénonçant au passage «les conditions de l'équipage, réduit à l'esclavage par les commandants».

Dans un communiqué publié vendredi soir, Costa qualifie ces allégations de «privées de tout fondemen» et ajoute que l'infirmière «avait été débarquée pour motifs disciplinaires». La compagnie «rappelle avec une fermeté absolue qu'à bord des navires de sa flottes, il existe des mesures strictes de sécurité et de surveillance en ce qui concerne la possession et l'utilisation de drogue». Tout membre d'un équipage «qui possèderait ou ferait usage de stupéfiants ou de drogues serait soumis à des sanctions disciplinaires et serait débarqué (...) Des contrôles et actions  préventives sont menées à bord pour décourager de tels comportements», insiste la compagnie, selon laquelle le personnel de garde «doit s'abstenir de boire de l'alcool au moins quatre heures avant de prendre son tour».

Le commandant Schettino aurait déjà provoqué un incident en 2010

La Stampa relate une autre information, cette fois concernant directement le commandant du Costa Concordia.
Le commandant Schettino aurait déjà provoqué un incident en 2010 en entrant trop vite dans un port allemand, selon la Stampa, une accusation tempérée dans la soirée par la compagnie Costa crociere. Le capitaine Francesco Schettino «a manoeuvré à une vitesse de 7,7 à 7,9 noeuds en entrant dans le port de Warnemunde (nord), causant des dommages sur le navire de croisière Aida Blu», selon une lettre notifiée par son employeur après les faits et publiée par le quotidien La Stampa.

Dans la soirée, la compagnie Costa crociere a «précisé» que le capitaine n'avait pas «provoqué d'acciden».
A l'époque, la compagnie «l'avait invité à une plus grande attention et à mieux connaître les documents qui règlent la navigation dans le port en question», a précisé Costa dans un communiqué.

«Le commandant Schettino n'avait jamais eu d'accidents au cours  des six ans pendant lesquels il a été commandant de la Costa et n'a été soumis à aucune sanction disciplinaire au regard de la loi italienne et de la convention collective», ajoute la compagnie.

Francesco Schettino, en résidence surveillée, est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon du navire. Au total , neuf employés de la compagnie Costa sont poursuivis dans cette affaire. Le naufrage du Costa Concordia sur l'île italienne du Giglio a fait 32 morts.

Des plaintes ont également fleuri de toute part auprès de la compagnie, filiale du géant américain Carnival. Rien qu'aux Etats-Unis, 39 passagers du paquebot ont déposé une plainte à Miami contre Carnival, réclamant plus de 520 millions de dollars de dommages et intérêts.

jeudi 1 mars 2012

le gérant d'un magasin de sex toys parisien a été condamné le 29 février dernier pour "délit de mauvaises moeurs"


Suite à la plainte déposée par l'association catholique CLER Amour et famille, le gérant d'un magasin de sex toys parisien a été condamné le 29 février dernier pour "délit de mauvaises moeurs" par le tribunal correctionnel de Paris. Le "Love shop" a ouvert en 2008 dans le 4e arrondissement de Paris à 90 mètres de l'école élémentaire et du collège Saint-Merri. Il propose des huiles de massage, de la lingerie fine, des godemichés, des vibromasseurs et d'autres objets coquins.

Condamné par la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, le 29 février dernier, à verser un euro de dommages et intérêts à CLER Amour et Famille pour avoir enfreint la loi sur la protection de l'enfance de 1987, réformée en 2007, Nicolas Busnel, le gérant du magasin a été dispensé de peine. Son avocat a annoncé qu'il fera appel du jugement, tandis que le gérant du magasin envisage de fermer dans les mois qui viennent. A moins de réorienter la gamme de ses produits, son commerce risque de faire l'objet d'une fermeture administrative pour avoir enfreint la loi interdisant "l'installation à moins de 200 mètres d'un établissement d'enseignement, d'un établissement dont l'activité est la vente ou la mise à disposition du public d'objets à caractère pornographique". Deux problèmes se posent. La loi ne précise, ni ce qu'est "un objet à caractère pornographique", ni si les établissements d'enseignement concernés sont tous les établissements de formation ou seulement ceux réservés aux mineurs.

Diriez-vous que la baisse progressive de l'influence des religions constitue la raison principale de la diffusion de la pornographie  dans la quasi-totalité des pays occidentaux?

Dans la diffusion massive de la pornographie, un très grand nombre de facteurs sociaux comme la sécularisation, l’urbanisation, l’éclatement des familles, la démocratisation de pratiques sexuelles ont certainement joué un rôle. Mais ce sont surtout les changements technologiques qui ont permis la production et la diffusion massive d’images, qui ont été décisifs.

Existe-t-il des œuvres pornographiques dans les grandes traditions religieuses?

Pour la plupart des philosophes et des juristes qui sont intervenus sur cette question, la pornographie est une représentation explicite de la sexualité qui n’a aucune prétention artistique, aucun objectif d’éducation politique ou sociale. Elle ne vise qu’à provoquer une excitation sexuelle. Il existe des représentations de la sexualité par des images ou des écrits dans les grandes traditions religieuses, parfois très explicites (comme les sculptures sur les temples hindous). Toutefois, du simple fait qu’elles ont, ou prétendent avoir, outre leur pouvoir érotique, une fonction d’édification ou de glorification de vertus comme la fertilité, elles ne seront pas jugées « pornographiques » au sens strict ni en droit, ni par les moralistes.

Les religions constituent-elles, encore aujourd'hui le principal obstacle à la pratique libre de la sexualité? Qu'en est-il de la morale séculière et laïque?

On change de registre en parlant des pratiques sexuelles et non de leur représentation. Il est difficile de définir ce que sont des pratiques libres. Disons, qu'elles sont jugées libres quand elles ne sont pas limitées au modèle familial monogame, à partenaires mutuellement fidèles pour l’éternité, hétérosexuel, en vue de la procréation, etc. Dans la mesure où dans la plupart des religions, la sexualité a une fonction de promotion de ce modèle familial unique, elles         représentent certainement un obstacle à une sexualité qui   sortirait de ce cadre. On peut     parfaitement envisager la possibilité que la sécularisation n’emporte pas avec elle le modèle          familial hétérosexuel. Voyez les résistances à l’homoparentalité au nom d’un  prétendu      intérêt de l’enfant ! La notion vague et psychologisante d’intérêt de l’enfant  prend le relais de la religion pour  promouvoir le modèle familial unique et traditionnel.

Quelles formes prend le cloisonnement entre le monde de la « pornographie » et la sphère publique?

La pornographie est un ensemble de représentation par images et écrits dont la diffusion devrait relever, à mon avis,  des  principes et des limites de la liberté d’expression artistique. Mais, dans la plupart des pays même très libéraux, ce n’est pas le cas, parce qu’on considère que la pornographie, n’est pas du grand art et qu’elle ne mérite donc pas la protection dont jouissent les œuvres d’art.  Mais s’il fallait qu’un film ou qu’un livre ait une valeur artistique  évidente pour échapper à la censure, les librairies et les salles de cinéma n’auraient plus  grand-chose à proposer au public. Le traitement des représentations sexuelles explicites me   paraît assez injuste pour cette raison.  Pour ne pas être censurées, elles doivent posséder des qualités artistiques  qu’on ne demande à aucun autre genre de représentation (mélodramatique, comique, etc.)

Quels sont les différents groupes sociaux hostiles à la pornographie? Quels sont leurs points de convergence et de divergence majeurs?

La plupart du temps, il s’agit d’association de défense de la famille marquées à droite voire à l’extrême droite. C’est ce qui fait d’ailleurs qu’elles sont souvent déboutées parce qu’elles n’ont pas vraiment vocation à définir ce qu’est l’art et si une représentation sexuelle  a une valeur esthétique ou non. L’argument de la protection de la jeunesse est leur seule arme, et  son exploitation réactionnaire est bien connue (il a servi à justifier la censure de la BD ou la critique du rock, etc.)

Si la sexualité doit demeurer dans la sphère privée et intime, pourquoi autoriser l'ouverture de commerce comme les sex shops ?

  Il faut faire attention à ce que les lois ne soient pas plus exigeantes pour la définition de ce  qui est autorisé en « public »  et de ce qui doit rester dans le « privé »  selon le style de vie  sexuelle. Certains sont choqués lorsque des gays, des vieux, des laids, des handicapés s’embrassent goulûment en public, et non lorsqu’il s’agit d’un couple jeune, beau,  et   hétérosexuel. Ils auront peut être envie dire aux premiers d’aller faire ça « en privé », alors  qu’ils seront plus indulgents pour les seconds. Ce genre de cas montre que, souvent, ce   qu’on veut renvoyer au « privé », n’est rien d’autre que ce que l'on ne supporte pas   personnellement en raison de ses propres préjugés (homophobes ou autres).
Il s'agit de la même chose, je crois, pour les sex shops.
On pourrait qualifier la lingerie féminine de « pornographique », exiger la fermeture des magasins qui en distribue partout où des enfants pourraient passer, voire demander qu’elle soit vendue « en privé » sur catalogue exclusivement pour ne prendre aucun risque.
Mais personne à part quelques puritains hystériques n’y pense, parce que la lingerie féminine n’évoque pas une sexualité « anormale »,  contrairement aux sex toys.

Le problème de la définition d'un  objet à caractère pornographique par les pouvoirs publics questionne-t-il la légitimité de cette décision  juridique?

Certainement. « Pornographique » est une qualification juridique qui fonde, dans certaines conditions, des sanctions pénales importantes (lorsque des représentations dites « pornographiques » sont susceptibles d’être perçues par des mineurs, entre autres).
Jusqu’à présent seules des représentations par image et écrits pouvaient être dites « pornographiques », pas le corps lui-même ou des objets.
Un sexe en érection n’est pas « pornographique ». Il peut le devenir s’il est filmé et que l’image est diffusée.  En qualifiant des objets de « pornographiques » et pas seulement    des  représentations par images ou écrits, on va au-delà de ce qui était admis jusqu’à    présent,dans un sens beaucoup plus répressif. Les bananes seront peut-être bientôt             interdites d’exposition dans un rayon de 200 m autour des écoles en raison de leur      pouvoir sexuel évocateur !

Selon vous, dans la République laïque, revient-il à l'Etat de s'interroger sur les effets sociologiques et psychologiques de cette présence et valorisation du sexe dans l'espace public?

Dans la conception que je défends au moins, l’État doit faire preuve de neutralité éthique comme il doit faire preuve de neutralité religieuse.  Plus précisément il doit rester aussi neutre en ce qui concerne les conceptions du bien sexuel, qu’en ce qui concerne les croyances religieuses. Le pluralisme moral devrait être aussi largement reconnu et protégé dans la république laïque que le pluralisme religieux. L'Etat ne doit pas dépenser d’argent public pour promouvoir la famille hétérosexuelle et elle seulement, mais pour protéger toutes les conceptions du bien sexuel, du moment qu’elles ne visent pas à causer des torts aux autres.

Comment articuler dans ce cas cette éthique minimale et  la protection  de l'enfance? Par quel biais juridique?

En ce qui concerne l’enfance, de quoi veut-on la protéger exactement ? Est-il légitime de promouvoir pour elle une seule forme de sexualité ? Pensez à la volonté de certains enseignants  d’éduquer à la tolérance sexuelle, dans le souci d’éviter les dépressions ou les suicides de jeunes homosexuels qui n’osent pas « sortir du placard ». Je la trouve bien orientée, alors qu’elle rencontre de fortes résistances chez les plus réactionnaires et les homophobes.
Il y a une telle hypocrisie dans l’argument de la protection de l’enfance ! On a parfois l’impression que, pour les pouvoirs publics, il est plus urgent de protéger les enfants de la vue d’un sexe en érection que de garantir aux plus pauvres un accès à la cantine ! Il me semble qu’il vaut mieux concentrer les efforts éducatifs sur la tolérance sexuelle, et ne pas imposer insidieusement ce modèle sexuel unique qui continue de faire des ravages.

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