mercredi 18 janvier 2012

Des «sex-tours» passent par la Suisse

Des «sex-tours» passent par la Suisse

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PROSTITUTION — Le tourisme sexuel n’est pas réservé à la Thaïlande ou au Brésil. Les hommes se rendent aussi en nombre à Zurich et Genève pour «la qualité des services».




D’ici quelques jours, les call-girls zurichoises seront cachées par des «box» individuels installés sur le pavé de la ville. Sur les forums interdits aux mineurs, l’information a été commentée dans toutes les langues. Et pour cause: dans le milieu des consommateurs de sexe tarifé, la Suisse est une destination de choix. Avec ses 14 000 professionnelles actives dans la rue, les salons de massages ou les maisons closes, le pays est un vrai paradis de la passe.

Pour les amateurs allemands, italiens ou grecs, il existe même des agences internationales spécialisées dans l’«escorting», qui concoctent à leurs clients des séjours à la carte. Ces Don Juan ne prennent pas l’avion pour visiter les musées bernois, mais pour goûter aux vertus des prostituées helvètes. Ainsi, le site sobrement intitulé «call-us» propose un «paquet spécial» pour découvrir les charmes des hôtesses espagnoles, italiennes et donc suisses, dès 1300 euros le rendez-vous. L’organisme Cosmos Escorts, que «Le Matin Dimanche» a contacté anonymement, arrange des entrevues en galante compagnie pour un séjour itinérant en Allemagne, en Suisse et en Autriche. Le tout pour plus de 6000 francs. Contrairement aux agences spécialisées dans le tourisme sexuel en Thaïlande ou au Brésil, les adresses européennes se veulent chic.

Soirées spéciales

C’est que, pour les clients de prostituées, la Suisse est une destination chère. Et avec la montée du franc fort, les prix ont encore grimpé pour les Européens. Marlena, directrice de l’agence «Apples on Wheels Escorts», estime que dans le secteur, la clientèle a diminué de 50% en quelques mois. «Pour continuer à attirer les hommes, beaucoup de filles ont baissé leurs tarifs», confie-t-elle. Sur leurs sites, les établissements rivalisent d’imagination pour attirer le chaland: soirées spéciales, ouverture 24 h/24, boissons incluses… Si beaucoup de clients sont en voyage d’affaires, certains viennent uniquement pour passer un week-end érotique.

Plus de Hollandais

Les gérants de salons ont surtout compris qu’il fallait miser sur les étrangers, appâtés par les libéralités de la législation suisse. Ailleurs en Europe, le contexte est plutôt à la criminalisation de la prostitution – la Suède l’a interdite en 1999, la Norvège en 2009. A Paris, deux députés veulent punir les clients. «Cela pourrait faire venir plus de Français chez nous, indique Lisa, la patronne du salon érotique Vénusia, situé à Genève, qui compte déjà 30% de clients venus de l’Hexagone. Nous avons remarqué récemment de nouveaux venus, des Norvégiens et des Hollandais, qui débarquent en groupe, entre amis.» La fermeture depuis 2008 du «quartier rouge» d’Amsterdam incite également la clientèle à changer de destination. «Mais la Suisse, du fait de ses tarifs, ne sera jamais la Pattaya de l’Europe», pense-t-on à la direction des sex-clubs Aphrodite (Roche) et Zeus (Küssnacht).

Ironie du sort, comme dans d’autres secteurs, le meilleur argument de vente reste la «qualité suisse»: «discrétion et service impeccable», raconte-t-on sur Internet. Le «service» est aussi disponible à l’exportation, puisque les escorts basées en Suisse, qui voyagent aussi dans toute l’Europe, peuvent retrouver leurs fans dans leur propre pays. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes éthiques et juridiques, car ces dames, censées être indépendantes, sont souvent victimes de trafic.

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